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Les Pensées d'une Lycéenne Frappée

Ecrits, critiques, pensées...

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Dégoût

--> Mal-être & Cie

On appelle ça le dégoût de soi. C'est tenace. Ca vous tient. Ca reste, gravé dans votre esprit et dans votre corps. Ca vous pourri la vie. Mais on ne peut pas s'en débarasser.

Petite, j'étais mignonne. Enfin je trouve. Quand je vois des vieilles photos de moi, je me trouve choute, avec un petit air gai et effronté dont je n'ai pas le souvenir, un look de petite fille sage mais une expression canaille collée à la figure. Oui, j'étais mignonne.

Mais. Il y a un 'mais', bien sûr. Parce que ça n'a pas duré bien longtemps. Le dégoût de moi-même m'a attaqué dès l'arrivée à l'école. Je ne plaisais pas. Pourquoi? Je ne sais pas vraiment comment ça a débuté. Parce que je portais des petites robes à smocks? Parce que mes problèmes de hanches m'empêchaient de courir et de me mêler aux jeux collectifs? Parce que, déjà, je ne m'intéressais pas aux mêmes choses que tout le monde? Franchement, je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que dès mon arrivée dans ce qui devrait m'apprendre dans les années qui suivraient ce qu'est la société, je me suis sentie rejetée dès le début.

Ca ne s'est pas vu tout de suite. Même si je restais toute seule pendant les récrés, même si je servais déjà de punching-ball à mon [hem] 'amoureux' (qui, pour mon malheur, était le leader de la classe et donc en fait j'étais le punching-ball de tous les enfants de mon niveau scolaire), j'avais encore un air de crapule mignonette sur les photos de classe.

Pour le moment.

Je crois que ça a vraiment empiré vers le CE2. Jusque là, j'avais toujours une amie à qui me coller, je souriais de toutes mes dents sur les photos (et de tous les trous qu'il y avait entre elles). Mais là, non. Cette année là, je porte pour la première fois des lunettes. J'ai un drôle de regard, d'ailleurs. Un peu... Désabusé... Pas moqueur. Ca, c'était avant. Non. Pas tout à fait cynique non plus, c'est venu plus tard. Mais je n'aime pas ce regard. Déjà j'arrive aussi à entr'apercevoir sur cette image mon côté 'boulotte' qui commençait déjà à me faire complexer, à l'heure où toutes mes amies devenaient des fils de fer.

Mon école n'était pas grande, tout le monde se connaissait, les clans étaient formés. Je ne faisais partie d'aucun d'eux. J'étais... A part.

Dans les deux années suivantes, qui précédèrent mon entrée au collège, je fus de plus en plus mis au ban de mon niveau (j'entends par là les enfants qui étaient dans une classe au niveau équivalent au mien). Sous prétexte de passer mes récrés dans un livre, d'être la plus grosse malgré mon apétit de moineau et la moins sportive, j'étais le punshing-ball. Point. Et à la rigueur, lorsque mon [hem] 'amoureux' finit par me lâcher après 7 ans d'une relation quasi-sado-masochiste, la pauvre conne stupide et jalouse qui courrait encore après le mec qui l'avait plaqué (pour ma meilleure amie, en plus). Bref. Je crus alors que le collège me sauverait.

Que dalle.

Le collège fut une répétition effroyable de ce qui c'était passé. A deux détail près: 'l'amoureux' s'était changé en meilleure amie, qui me torturait d'une façon plus subtile que son prédécesseur, et que je n'y ai passé que trois ans.

Parce que j'ai fini par péter un cable. Lors de ces trois années, j'ai réussi à cumuler les moqueries, le vide affectif, le physique ingrat, l'acné (qui me dévorait déjà le visage depuis le CM1) et une réputation d'extraterrestre intello. C'est banal, je sais, c'est un lot que beaucoup supportent. Mais moi pas.

Je suis donc arrivée au lycée de façon prématurée. Cette année a eu autant de bon que de mauvais côté: j'ai enfin trouvé de quoi faire travailler mes méninges, je me suis décoincée de façon spectaculaire et je me suis fais de très bonnes amies. Ca, c'était les bons côtés.
J'ai, au début d'année, perdu du poids. A cause du stress, de mes nausées, et tout. Pas tant que ça. Juste 5 ou 6 kilos. N'empêche. Je reste désormais à la limite très perverse du 'je veux pas grossir' et du 'je veux pas devenir anorexique'. C'est un des nombreux point qui m'a fait prendre conscience d'une chose.

Je me déteste.

Pourtant, je suis quelqu'un de bien. Je n'ai jamais trahi personne. Je suis plutôt honnête. Je fais de mon mieux pour aider (à cause de ma foutue conscience qui me fait culpabiliser à mort en cas d'erreur, j'en passe des nuits blanches). Je ne suis pas laide. En fait, je suis jolie, mais ma beauté est plutôt désuète. Enfin bref. Je suis correcte.

Mais il y a des choses en moi que je ne supporte pas.

Je ne supporte pas de ne pas être à la hauteur, de manquer quelque chose.

Je ne supporte pas les tâches d'acné qui me couvrent les épaules et qui s'attaquent depuis peu à ma figure.

Je ne supporte pas la folie douce, la parano, la schizophrénie imperceptible qui se cachent mais qui sont là, qui me rongent.

Le jalousie.

Celle que je ressens envers les deux filles qui ont reproduit à six ans d'écart le même shéma pervers, atroce, et... Complètement inconscient qui ont fait de moi une loque. A des années d'écart.

Je ne m'aime pas.

Mon talent me semble dérisoire par rapport à ce que j'aimerais en faire.

A ce que j'aimerais pouvoir faire.

Je ne suis pas à la hauteur.

Et ça me tue.

Ecrit par Kit, le Mercredi 30 Juin 2004, 23:01 dans la rubrique "Quotidien".

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Commentaires

lunatique

lunatique

30-06-04 à 23:31

Malgré que j'ai toujours été bien intégrée, au collège, lycée et compagnie. Que je ne suis pas sujette à ces moqueries, je me retrouve dans tout ça.

Je me déteste. C'est un fait.
Courage..
Bisous.


Re:

Kit

Kit

01-07-04 à 00:00

C'est le lot de pas mal de monde, hélas... Le pire est que les personnes qui s'aiment ne sont pas forcément les personnes les meilleures...
Kiss
Kitty


Re: Re:

Samhradh

Samhradh

01-07-04 à 08:52

daccord a 100% et koikil en puisse paraitre je me déteste aussi.

En toute amitié voilà ce que je fais qd je ne supporte plus de me regarder : je barricade les mirroirs de l'étage ac des feuilles blanches scochée à ma hauteur. au moins sa m'évite de me supporter. mon frère me prend pour une débile mais bon...

Je suis dsl d'avoir conttribuer au renfoncement, c'était pas notre but ni mon but et j'avoue ne pas m'en etre vraiment rendue compte et je m'en excuse. La seule différence est que je pense que celle qui 't'as fait ça quelques années auparavant ne s'est pas excusé et n'as pas chercher à renouer malgré tous les obstacles.


Re: Re: Re:

Kit

Kit

01-07-04 à 16:21

Non, elle s'est juste fait plaqué par le mec ds les mois qui ont suivi et nous avons après partagé la même haine après quoi elle a disparu de ma vie pdt d années. Ca te va?

D'ailleurs tu sais pourquoi j'en veux à tes cheveux? Parce qu'elle était blonde, elle aussi.


Re: Re:

Laure

01-07-04 à 19:44

Kit, si tu arrives à trouver un ado (ou plutôt une ado, parce-que des mecs je t'en trouve quand tu veux ) qui est bien dans sa peau... présente-là moi !! Quand je dis une ado, je ne parle pas de ces pouffes ridicules souvent présentes dans les collèges et lycées, enfin je parle d'ados normalement constitués quoi (je n'insinue pas du tout que les ados bien dans leurs peaux sont anormalement constitués !! )
Bisous et bon courage, continue à te battre contre la mauvaise image que tu as de toi mm !!
Laure


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